
Notre pétition a en partie porté ses fruits. Nous protestions contre une décision d’attribution de la SAFER : l’installation-agrandissement d’un fils d’agriculteur en conventionnel, en bovin viande, sur une ferme familiale qui passerait, avec une telle attribution, de 150 à 200 ha. Quant à notre projet Communs de Nargoat, il propose d’installer deux agriculteurs (quatre à terme) en polyculture élevage agroécologique, sur les 53 ha de la ferme de Nargoat. Merci Cette pétition a été signée par 600 personnes, une trentaine d’associations et de nombreuses personnalités politiques. Merci. Votre soutien est d’autant plus précieux que nous savons avoir eu les signatures de personnes concernées et engagées. Quel résultat ? La DRAAF a entendu notre protestation. Elle a donc souhaité recevoir les deux projets concurrents, afin de se faire son propre avis. C’est sans doute rare de se voir offrir une telle opportunité. Notons qu’en nous recevant, la DRAAF reconnait de facto la faiblesse juridique du choix opéré par la SAFER. Elle ne se serait pas fatiguée à nous recevoir, sinon. ![]() Qui veut 100% de rabiot ? Il n’en reste pas moins que notre projet installe deux fois plus d’agriculteurs que le projet concurrent (quatre fois plus à terme). Si on faisait ainsi 100% d’augmentation sur chacune des installations, le problème du remplacement des générations d’agriculteurs serait probablement moins prégnant. Argument, pertes et profits Nous ne savons toujours pas quel argument juridiquement valable la SAFER nous oppose pour refuser notre dossier. La SAFER indique juste qu’elle a eu « des doutes » sur le fonctionnement de la SCI citoyenne avec qui nous avions pris langue pour un portage éventuel du foncier. Depuis un an qu’elle instruit notre dossier, la SAFER a minutieusement consigné tous les commentaires de notre page Facebook. Mais en revanche, elle n’a pas jugé opportun de contacter, ne serait-ce qu’une fois, la SCI en question. On lui donnerait le bon Dieu sans confession… Notre pétition a généré des « pressions très fortes et sans précédent en Bretagne » sur la DRAAF, selon le mot de Mr Le Saint (Ouest France, 18 février). Mr Le Saint est président du comité technique de la SAFER Finistère. A ce titre, il est le principal responsable des décisions de la SAFER nous concernant. Sa prise de parole invisibilise bien entendu l’autre pression : celle de Mr Le Saint, par ailleurs vice-président de la SAFER Bretagne. Et incidemment vice-président de la FDSEA Finistère. C’est peut-être un détail pour vous… Et voici sa méthode. Le 16 février à Querrien, Mr Le Saint s’est invité en personne sur une de nos réunions associatives, pour protester contre notre pétition. 80 agriculteurs des environs l’accompagnaient ; la gendarmerie nous avait mis en garde contre un risque de débordements. Dans le même temps, nous faisions l’objet de menaces conduisant l’un d’entre nous à jeter l’éponge. La réunion (qui s’est finalement tenue sans nous) a été l’occasion pour Mr Le Saint de dire et laisser dire un certain nombre d’inexactitudes et de rumeurs sur notre projet (« est-ce bien financé par de l’argent légal ? » « C’est un projet financé à grands coups d’argent public »). Ce qui est plutôt curieux en termes de neutralité. Notre homme a affirmé au passage que non, décidemment, les gens se méprenaient sur le pouvoir de la FDSEA à la SAFER. Plus c’est gros, plus ça passe… L’environnem… Le quoi ? Les élus de la Région Bretagne, ainsi que le Ministère, avaient instamment demandé à la DRAAF et à la SAFER de réévaluer les deux projets à la lueur de leurs engagements environnementaux respectifs. Peine perdue : il n’en a absolument pas été question ni à la SAFER, ni à la DRAAF. Ainsi, sont notamment passés sous silence le fait qu’un projet soit en conventionnel et vise entre autres à une extension des capacités d’épandage, tandis que l’autre est en bio (sur un bassin versant en ZNIEFF/Natura 2000) ; que notre projet comporte un important volet d’écologie forestière (il y a 32 ha de forêt à Nargoat), ce qui n’est pas le cas du projet concurrent. « Le danger, c’est de créer un précédent », selon Mr Le Saint (Le Télégramme, 18 février). On aimerait bien savoir de quel précédent il parle ici, même si on a une petite idée. En tout cas, s’il s’agit de créer un précédent permettant d’accorder les paroles et les actes sur l’installation agricole ; d’obtenir des raisons juridiques claires dans les refus SAFER ; de la transparence dans les procédures ; de moins (voire pas) d’intimidation de la part des syndicats majoritaires ; de plus de prise en compte de la mission « protection de l’environnement » de la SAFER, nous serons heureux d’apporter notre pierre à l’édifice. Sujet emblématique Pour de nombreux signataires de notre pétition, vous nous l’avez dit, cette procédure concernant les Communs de Nargoat est emblématique. Quelques syndicats hégémoniques font la pluie et le beau temps sur l’attribution des terres : tout le monde le sait. Quand leurs décisions sont contestées, ces syndicats font de l’intimidation : c’est hélas habituel également. La loi du plus fort, plutôt que la loi tout court. La question est de savoir si nos élus laissent ad vitam aeternam un blanc-seing à un tel groupe d’intérêts. Et la suite ? Nous attendons la décision de la DRAAF. Notre dossier est attentivement suivi par un certain nombre d’acteurs, ainsi que par plusieurs médias nationaux. Pas trop d’illusions : c’est le petit pot de terre contre le très gros pot de fer. Lequel n’est pas particulièrement connu pour sa bienveillance. Mais nous ne sommes pas complètement seuls, grâce à vous. Wait and see… C’est bon pour le karma Vous pouvez adhérer à l’association qui porte le projet Communs de Nargoat ici. Ca peut nous aider pour la suite. Adhésion à partir de 1 € symbolique, |